Lire (ou relire) les classiques
Si j’ai certes oublié pas mal de chose de mes deux belles années à Versailles, j’en ai néanmoins conservé l’essentiel : un groupe d’amis exceptionnel même si difficile à mobiliser pour ce fameux week-end entre potes qui doit toujours voir le jour ainsi qu’une capacité et une méthode de travail digne d’un processeur Intel. J’en ai également gardé un souvenir qui date de la première lecture en prépa. Un célèbre historien (Bairoch je crois, Ariès peut-être, ou quelqu'un d'autre, ça n'a pas grande importance) avait démontré je ne sais plus comment qu’au Moyen-Age il était impossible de ne pas croire en l’existence de Dieu.
Tout le monde croyait en Dieu ! Cela explique et justifie bien des choses (Croisades, Inquisition, mais aussi innombrables constructions d’églises, cathédrales etc…). Pour moi qui me suis toujours considéré comme « chrétien non croyant et non pratiquant », cela m’a surtout parût fascinant.
Il faut dire que tout petit déjà j’ai rapidement assimilé Dieu et la religion à quelque chose de particulièrement barbant et peu attractif. Messe le dimanche, catéchèse, communions collectives au collège, … Honnêtement j’ai suivi le mouvement comme tout le monde sans y croire une seconde et surtout sans poser la moindre question. Car s’il y a bien une chose que j’ai vite comprise dans les écoles Catholiques où j’ai été c’est que poser des questions sur l’existence de Dieu est assez mal vu et que feindre d’y croire est une option beaucoup moins périlleuse dans 100% des cas. C’est donc sans question n’y passion que j’ai terminé mes années dans l’enseignement privé. Par effet de rejet certainement et aussi par absence d’occasion aussi, je n’y ai plus pensé dans les années qui suivirent. Il y eu bien cette découverte en prépa mais elle ne déclencha rien de plus qu’un étonnement.
Ces dernières années, les transformations d’Alexandre et Anne-Christine, la conversion d’Emmanuel et la fréquentation de Laure et Beth m’ont fait découvrir un côté de la religion que mon éducation Catholique avait lamentablement échoué à me montrer : il semblerait que tout ceci puisse avoir du bon. Pour l’instant je continue de ne pas y croire et de penser ne pas en avoir besoin mais j’ai également décidé de lire, par curiosité, le plus grand best-seller de tous les temps, la Bible, avec pour objectif de comprendre ce qui a pu et peut encore mobiliser autant de personnes. Quelque part je me dis que peut-être je suis en train de rater un truc. "Wait and see" comme dirait l'autre. Et puis si je n’y trouve rien de spécial, cela me permettra au moins de tenir l’une de mes bonnes résolutions de 2008 : « lire (ou relire) les classiques ». En plus de la Bible, cette semaine je me suis attaqué au « Viel Homme et la Mer » d’Hemingway.