samedi 23 février 2008

La vie au goutte à goutte

"Mercredi 5 décembre, je me décide à consulter mon médecin car depuis quelques temps, je me sens réellement très fatiguée. La visite se déroule normalement: tension, auscultation, stéthoscope, tout semble normal. Je me rassure, bah ! c’est la vie, le boulot, le manque de soleil de cet été (tout le monde en parle), et puis, on ne rajeunit pas… Mais je suis quand même bonne pour un bilan sanguin. O.K. Je le programme pour samedi 8 décembre (matinée de réunion), histoire de ne pas ennuyer les collègues, c’est la fin du trimestre, il n’y a pas que moi qui suis fatiguée...

J’arrive à l’école un peu en retard, toujours fatiguée, je suis un peu en « stand by » mais bon, plus que 2 semaines pour les vacances de Noël, allez titine, secoue-toi, bientôt 15 jours de repos, enfin !

Quand je rentre chez moi vers midi, mon mari m’accueille avec cet air que je lui connais quand il a une mauvaise nouvelle à m’annoncer :
« Le laboratoire à prévenu notre médecin qui vient de m’appeler: tu dois aller aux urgences, tu as sûrement une anémie sérieuse, prépare une petite valise pendant que je cours au labo chercher les résultats. Vite, dépêche-toi ! »
Je m’exécute. Après 31 ans de mariage, on sait quand il faut acquiescer sans discuter. Nous roulons un peu vite sous une pluie battante.


A l’accueil aux urgences :

- Bonjour Madame, c’est pourquoi ?

Je tends les résultats que j’ai lus pendant le trajet mais auxquels je n’ai rien compris. Elle lit…

- Allez vite vous asseoir, Madame, on va tout de suite s’occuper de vous.


Effectivement, très vite, on m’emmène, on m’allonge, on me déshabille, on me colle des patchs et une machine fait des bip… bip…, et on me fait une prise de sang et on me met sous perfusion.
Je trouve qu’ils en font un peu trop…
Plusieurs personnes sont venues m’ausculter : infirmières, médecins, internes, je ne sais pas, je suis seule et je ne reconnais pas les blouses.
- Vous relevez du service Hématologie mais nous n’avons plus de chambre. On va vous transférer dans un autre hôpital en ambulance. On a prévenu votre mari, il vous suit.

Il est 18 h. On m’installe dans une chambre. Re-perfusion, re-auscultation, re-les mêmes questions sur ces petites taches rouges que j’ai sur les jambes.
- Et vous avez encore travaillé ce matin ???

Presque gênée, je réponds que oui.
- On va vous transfuser, Madame, vous n’avez presque plus de globules rouges mais avant, on va vous faire une prise de sang.
Encore ???

M
on mari doit partir. On m’apporte un repas, je regarde un peu la télé et finis par m’endormir. Je dors très mal : deux infirmières viennent me voir très souvent, elles prennent ma tension et leurs mains sont froides. Elles changent les poches de sang, je compte : 4 !!! En tout, j’en recevrai 6 plus des plaquettes.

Le lendemain matin, je rêve d’un bon café… Mon mari arrive, il n’a pas dormi, je le vois. Toc, toc, c’est une infirmière avec un médecin (je reconnais maintenant les médecins car ils ne ferment jamais leur blouse). Il (le médecin) ferme la porte. Son air grave, ce silence, les traits tirés de mon mari, la peur m’envahit.
- Madame, vous avez un problème de moelle osseuse, c’est très grave…
J’entend
s des mots : disfonctionnement, plaquettes, cellules immatures, chimio, greffe, protocole, mais je n’écoute plus. J’ai compris et je pleure…

Pourquoi ? Pourquoi moi ?

J’ai souhaité vous raconter mon histoire parce que j’ai quelque chose à vous demander : C’est une maladie sournoise qui s’installe insidieusement et qui peut toucher tout le monde, des personnes que vous connaissez de près ou de loin ou qui vous sont très chères. Le diagnostic précis est long à établir. Il n’y a pas 1 seul remède mais autant que de malades, chaque organisme réagissant à sa manière qui lui est propre et pour la thérapie, les médecins naviguent à vue.
Alors, pendant tout ce temps, pour nous maintenir en vie, nous avons besoin de cette vie qui est en vous : votre sang, vos globules, vos plaquettes, et aussi de votre moelle osseuse.
Nous sommes encore en janvier, aussi, promettez-moi d’y penser la prochaine fois que vous souhaiterez « Bonne année, Bonne santé »
A vous, je vous dis merci car je n’ai pu remercier ceux, qui, goutte à goutte m’ont donné un peu de ce trésor de vie qui coule maintenant dans mes veines.

Martine Meurice

Les moyens de communication sont nombreux de nos jours, vous connaissez tellement de gens, je vous autorise et même souhaite que vous racontiez mon histoire si vous pensez qu’elle peut mobiliser d’autres personnes à faire des dons. Nous avons tellement besoin de vous.
Nous vous remercions"

> Donner son sang: le site de l'EFS

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Pour tous ceux qui souhaitent devenir donneur volontaire de moelle osseuse, voici la marche à suivre : Se procurer sur le site www.dondemoelleosseuse.fr un document d’information et la demande d‘inscription sur le Registre français des donneurs volontaires de moelle osseuse et renvoyer le formulaire à l’adresse indiquée. Vous pouvez également commander gratuitement ce document et le formulaire de pré-inscription au 0 800 20 22 24.