samedi 30 juin 2007

La demi-baguette

Cela fait maintenant 6 ans que le lillois d’origine que je suis vis en région parisienne. Depuis 6 ans, j’observe les parisiens (banlieusards compris) avec étonnement parfois. On dira ce qu’on voudra mais les parisiens ne sont pas comme nous autres provinciaux. Ils ont de drôles d’habitudes. Parmi tant d’autres il faut que je vous parle de la « demi-baguette ».

Partout en France, lorsqu’on va à la boulangerie on demande un nombre entier de baguette : une, deux, trois, etc… et il ne viendrait à personne l’idée de demander simplement une demi-baguette. Drôle d’idée non ? Et bien à Paris, les gens achète des demi-baguettes et cela ne choque personne. Sauf les provinciaux bien sûr.

Toujours est-il qu’hier, à 19h53, lorsque j’ai réalisé que je n’avais pas de pain pour accompagner mon fromage et mon beurre, j’ai pris mes clefs dans une main, 1€ dans l’autre, j’ai sauté dans mes chaussures, j’ai dévalé les marches de mon immeubles quatre par quatre j’ai couru à la boulangerie, et tout ce qu’il restait c’était … une demi-baguette !

Laissez-moi vous dire que je l’ai prise et que je l’ai savouré cette fichue demi-baguette ! Sans ce concept bizarre la personne avant moi aurait acheté la baguette entière et je n’aurais pas eu la moindre miette de pain. Ils ont finalement de bons côtés ces parisiens.

dimanche 24 juin 2007

La (belle) vie d'escale

Aussi loin que je puisse rembobiner ma petite mémoire, je ne me souviens pas avoir jamais voulu être stewart. Éboueur pour m'accrocher au camion, policier pour attraper les méchants ou vétérinaire pour soigner les animaux, ça oui, je m'en souviens. Mais stewart, ça ne m'avait jamais traversé l'esprit.

D'ailleurs, quand j'ai dit à mes petits camarades d'école que j'allais faire ça cet été, plusieurs m'ont regardé comme si j'étais un extra-terrestre. Ils ne comprenaient pas comment quelqu'un d'apparemment sain de corps et d'esprit pouvait préférer faire "femme de ménage de l'air" (véridique, je l'ai entendu dire) plutôt qu'un stage en cabinet d'audit, de conseil ou en "banque d'aff' " (ces 3 métiers absorbants plus de la moitié d'une promotion d'Essec). Les raisons sont pourtant évidentes! Encore faut-il ne pas avoir pour objectif prioritaire dans la vie de gagner de l'argent en masse. Sans même aborder le nombre incroyable de destinations qui s'offrent à moi et le potentiel d'aventure quasi sans fin que cela représente, la confortable vie d'escale devrait suffire à convaincre les plus réticents.

Il faut bien comprendre une chose tout d'abord. Je travaille lorsque je suis en "rotation" (1 vol aller-retour). Si la rotation dure 4 jours, Air France considère donc que je travaille 4 jours d'affiler. Normal.

Vraiment? Ça dépend du point de vue. Parce que en réalité, si j'ai effectivement l'impression de travailler pendant le vol aller et pendant le vol retour, lorsque je suis en escale c'est avec un sourire jusqu'aux oreilles et sur le ton de la plaisanterie que je dis que je "travaille". Jugez plutôt: pendant 48h je suis logé dans un hôtel de luxe, sur une île de rêve, je pars faire de la plongée, je me la coule douce au soleil, je me baigne dans une eau à 27°, je mange dans des restos sympa, je visite un peu, je profite d'une piscine en cascade, je sors avec l'équipage etc... le tout aux frais de la princesse ET payé.

Alors quand certains me disent que j'aurais dû choisir la Défense, là aussi j'ai un sourire jusqu'au oreilles.
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Les détails du vol
Vol AF 656 à destination de Fort-de-France, Martinique (FDF)
Départ: 21 juin, à 16h15
Retour: 24 juin, à 11h20
Temps de vol: 8h
Appareil: Boeing 777-300 (capacité: 482 passagers)
Equipage: 12 PNC + 2 PNT
Heure locale: Paris - 6h

Saga Africa

Fin 2004 j'ai été faire un stage de 3 mois au Liban. En arrivant à Beyrouth, ce qui m'a frappé c'est le décallage entre l'image que l'on se fait du pays en France (i.e. complètement détruit, etc...) et la réalité (j'ai découvert un Beyrouth flambant neuf à certains endroits et globalement en bon état dans le reste de la ville.

A l'inverse, l'Afrique que j'ai aperçue lors de mon premier vol ressemble en tout point à ce qu'on voit à la télé. Vous vous imaginez des villes poussièreuses, des enfants pieds nus jouant au football avec des conserves, des étalages moins alléchants qu'un banal stand de "bradeux", des vieux camions surchargés et de la récup' dans tous les coins? BINGO! C'est Cotonou! Autant dire que je comprends les gens qui viennent tenter leur chance en France.

Mais en l'espace d'un week-end j'ai compris que l'Afrique se caractèrise aussi par une formidable joie de vivre qui trouve sont paroxysme dans le football. L'équipe nationale du Togo est descendue dans mon hôtel pour préparer le match du dimanche contre le Bénin. Des dizaines de supporters togolais aux couleurs de leur équipe attendaient les cars des joueurs en chantant et dansant à quelques pas de l'hôtel (et donc de moi), transmettant ainsi une bonne humeur contagieuse.

C'est aussi ça l'Afrique!

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Les détails du vol
Vol AF 814 à destination de Cotonou, Bénin (COO)
Départ: 15 juin, à 13h20
Retour: 18 juin, à 6h20
Temps de vol: 6h
Appareil: Airbus A340-300 (capacité: 272 passagers)
Equipage: 10 PNC + 2 PNT
Heure locale: Paris - 1h

mercredi 13 juin 2007

Raid et Baygon

Mon premier vol est dans 2 jours. Même si être diplômé de Polytechnique n’est pas un pré-recquis pour être steward, il y a quand même pas mal de choses à savoir et à savoir faire. C’est un vrai boulot avec ses avantages certes mais aussi ses inconvénients et ses exigences. Du coup, pour être à la hauteur de la mission qui m’est confiée, je me suis mis à réviser un peu hier. J’ai reçu une documentation dense pendant mes stages de formation et j’aimerais autant la maîtriser avant de partir plutôt que de me retrouver tout con en vol. En ouvrant mon classeur j’ai découvert qu’être steward comportait aussi des risques. Petit tour d’horizon.

D’abord il y a les maladies infectieuses. C’est loin de n’être un risque que théorique lorsqu’on voyage en zone tropicale (le Bénin par exemple…). La liste est longue mais il faut entre autres compter sur le paludisme, la fièvre jaune, la dengue voire le chikungunya, sans parler de la rage, du tétanos, la larva migrans ou la bilharziose (parasite aquatique). Pas très rassurant tout ça, hein ? Ce n’est que le début : le choléra, l’hépatite A, l’amibiase et autre parasites digestifs sont aussi au programme. Arrivé à ce stade de la lecture, soit le chapitre 1, je me demandais déjà si j’avais une chance, même infime, d’en sortir vivant de mon CDD de steward.

Si par chance je réussi à slalomer entre les moustiques et les parasites, j’ai droit d’affronter les dangers du chapitre 2 : hypoxie d’altitude, aéroembolisme (surtout si je compte faire de la plongée, ce qui n’est donc plus sûr), otite barotraumatique, exposition aux rayonnements cosmiques (entendez irradiations), troubles du sommeil, etc… J’en passe et des meilleures !

Vous comprendrez que j’ai donc été faire un tour à la pharmacie ce matin pour aller acheter tout ce qu’il faut d’anti-moustique pour mes vêtements et pour ma petite peau ainsi que du désinfectant pour les mains (comme conseillé par mon nouvel employeur). Ca me rassure et ça rassurera ma maman.

A part ça je suis toujours content de partir évidemment :)

dimanche 10 juin 2007

The spot

Pour admirer Paris y’a-t-il meilleur endroit que la Tour Eiffel ? Assurément non. Pourtant, rare sont les parisiens à s’aventurer en haut de la Tour. La raison ? Des heures et des heures de queue au milieu de centaines de touristes ne pouvant repartir sans avoir vu ce symbole de la France. Alors oui, c’est sympa la Tour Eiffel, mais il faut vraiment être mentalement dérangé pour s’y rendre.

Pour autant, il n’est pas complètement impossible d’en profiter, les pieds dans l’eau qui plus est ! (et je ne vous parle ici pas de la Seine). Car si mon double nous fait tous envie à faire de la plongée dans les plus belles mers du monde je pense avoir expérimenté ce week-end le spot le plus original pour aller faire coucou aux poissons : La Tour Eiffel !

Par 1m20 de profondeur, dans une eau à 29°C, équipé d’une combi, d’une bouteille, d’un masque, de palmes et accompagné d’un moniteur j’ai eu droit à une initiation gratuite de 15 minutes pendant laquelle j’ai pu découvrir une tortue en plastique au fond de la piscine. Le grand frisson en somme !

Mais le plus sympa c’est de se mettre sur le dos, de gonfler le gilet pour faire la planche sans effort et de lever les yeux vers cette petite merveille métallique aux dessus de ma tête. La Tour Eiffel, je l’ai vu des dizaines de fois, mais jamais je ne l’ai autant appréciée.

mardi 5 juin 2007

Vers l'infini et au delà!

L'Europe Centrale à peine finie, Google pas encore commencé, mon occupation du moment s'appelle Air France. Aujourd'hui j'étais en stage sécurité à Roissy (soit 12,30€ + 3h aller-retour en RER qui ont été se loger bien au fond à gauche...).

Si la sécurité à bord des avions est l'une des préoccupations première de l'équipage, elle reste pour moi très théorique. En tant que simple PCB* aucune mission de sécurité (fermeture des portes, armement des toboggans, etc...) ou de sûreté (pas même compter les passagers) ne peut m'être attribuée. Mon rôle est avant tout commercial.

Néanmoins, et puisque je suis tout de même un membre à part entière de l'équipage, il a semblé utile à Air France de m'apprendre à éteindre un feu à bord, évacuer les passagers de l'avion, ouvrir-fermer les portes des Airbus comme des Boeing, de me faire sauter du toboggan (très marrant) mais aussi de m'apprendre à savoir quoi faire en cas de turbulences fortes ou de dépressurisation de la cabine, juste au cas où. Prévoyants les mecs.

Et puis j'ai aussi découvert l'envers du décor d'un avion de ligne, ce que le passager lambda (je parle de toi lecteur) ne voit pas: le poste de pilotage (je me suis assis aux commandes histoire de dire de l'avoir fait!) et la cabine de repos de l'équipage (exigüe mais bigrement efficace).

Au terme de cette journée je suis officiellement prêt à m'envoler dès le 15 juin vers ... Cotonou au Bénin! Pour un premier vol je pense que je vais avoir droit à quelque chose de folklo mais dépaysant, moi qui m'attendais à commencer sur un classique Paris-NY... M'enfin pourquoi pas après tout (et vu que j'ai de toutes les façons pas le choix), je découvrirai donc l'Afrique avant de décoller le 21 juin pour Fort-de-France. Finalement mon blog réussira peut-être à concurrencer celui de mon double.
* Personnel de service Complémentaire à Bord